oui l'homme est né. oui il a décidé de naître et oui il pense. il pense que c'est mieux quand on est nu et qu'on naît. oui il pense que la vie nue, la vie à naître c'est à nu, et la nudité gagne comme il dit, elle gagne du terrain sur les planches, et sur les planches l'homme pense à la voix nue. oui il y pense, il pense que sa voix est nue et son corps gagne, il est gagné. le gain du corps c'est sa nudité oui, il pense ça. il pense que sa pensée fait gain/grain, qu'elle vient le gagner et ça fait avancer le schmilblick. mais l'homme est nu. pas de schmilblick. le schmilblick c'est non, c'est oui à la voix gagnée et la pensée qui souffle, alors que l'homme parlant c'est pas la voix nue qui l'a fait naître. la voix de naître c'est le micro. depuis que l'homme parle dans un micro il explique mieux son bidouillé d'être. depuis que l'homme parle moins de nudité et de naissance miraculeuse et de la miraculeuse présence de lui dans sa voix nue. l'homme parle dans un micro, car la voix ne sort pas de la bouche mais du micro. elle vient d'un outil. et l'homme est né en fabriquant des paroles et en conversant avec des mots. l'homme est né, oui, il l'a décidé, c'est-à-dire que sa naissance fut bidouillée par des micros.
moi je dis que la voix nue c'est de la merde
c'est comme si j'avais pas le droit de conduire, de m'emmener en plusieurs
c'est comme si les bagnoles et moi on faisait pas une caisse
c'est comme si le portable et moi on avait divisé nos présences, alors qu'on fait ça : on divise
si on présente bien c'est pour mieux régner
si on a la présence mise bout à bout c'est pour montrer un truc qui a plus à voir avec soi
soi en souris sans fil
soi enfilé par le trou de la lorgnette
soi en différentes lorgnettes, car l'homme n'a jamais eu les yeux en face es trous
et tout est trou
c'est un ensemble
voix + pensée + choses dans l'air = bidouilles
tout est affaire de techniques et de gars dépassés
dépassés par leurs événements techniques
tout est affaire de Je n'existe pas
que par petits bouts
et petits trucs
qui rallongent le plaisir d'en finir
en finir avec soi, avec la nudité
une nudité vraie
une nudité vraie est une caisse
une chambre d'échos
on est tous dans la caisse
et on ballotte dedans.