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Titre du blog : BAD TRIP
Auteur : bad-trip
Date de création : 21-03-2006
 
posté le 22-03-2006 à 10:36:35

question &réponses

ariane: pouvez-vous expliquer à nos téléspectateurs comment nous est venue l'idée de ce "bad trip", et quel concept se cache derrière ces deux mots mystérieux?

charles: je voudrais dire mon amour des gens et que les gens devraient  plus souvent prendre des décisions. Il faut prendre la décision d'en finir. car nous sommes des cochons qui fabriquent des cabanes, nous croyons lire, et lisant en cochons que nous sommes, car nous sommes des cochons avec nos pantoufles et un bon feu et des choses accrochées, mais en fait nous ne savons pas que nos huttes ne sont pas là, nos huttes ont disparus, et nous n'avons ni vêtement, ni rien, nous sommes nus, et nous lisons mal, et nous sommes sur la terre tout nus, et nous sommes des cochons, et nous allons crever.

Mon amour des gens se borne à ça : leur dire qu'il devrait prendre la décision d'en finir avant qu'il ne soit trop tard. Nous faisons Bad Trip pour les gens, et pour moi, pour nous tous, parce que nous devons prendre la décision d'en finir. Moi j'ai pris la décision de mourrir. ça ne change rien. mais c'est là toute la différence entre vous et moi. c'est que vous ne prendrez pas la décision de crever et donc non plus de vivre. Pour vivre il faut prendre des décisions. Et marcher et prendre l'air.

antoine: L'imposture du corps à lui-même est tracée par la respiration du suicide du corps à lui-même : le corps se porte à faux par rapport à la plénitude faisandée qu'il acquiert à se garder et s'avaler, arrivé à un point d'asphyxie l'abandon en perte de sauce est un suicide vital. Point. Et ici en rapport avec ça il y a donc l'imposture qui s'injecte dans l'écriture-clous jetés à la face et à l'œil de ce qui nous est entre. Nous crachons des mots-clous sur l'entre du nous, mais c'est pour dire la brûlure de cervelle qu'il y a dans l'acte du suicide en quoi consiste l'imposture de cracher des poulpes et des clous sur l'entre du nous : deux points : le crachat de l'écriture en appelle et provoque la farce du suicide à la face et à l'œil de ceux qui nous lisent. Point. Je reprends : la brûlure de la cervelle fait se sécréter la salive à l'interne du crâne, la brûlure de la cervelle provoque une réaction d'humidification à l'intérieur de la tête qui se déplace en crachat ; et l'œil alors voit (dans la cruauté de l'écart et du deuil) l'entre faisandé du nous comme une masse qui comme brûle en elle-même comme la cervelle brûle en elle-même ; le crachat du Bad Trip est la salve de poulpes plaquée à la face de ce qui à l'intérieur même du nous se faisande en brûlure. Autrement dit le Bad Trip du trop-plein du nous se suicide en crachat.

lucille:  lorsque on a passé deux heures dans un bar aux côtés d'archi fumeurs la peau est incrustée de nicotine et il ne faut pas toucher ses lèvres c'est encore histoire de dévier l'accrochage que j'ai eu avec un gars récemment mais bon ça m'occupe si ça peut panser je mets la barre audessus de 28ans et je me renseigne sur l'état le truc qui dit seul ou à plusieurs dans le passeport t'assures comme une putereine de le feu te va bien moi jai la cervelle aussi noire que les étangs de tervuren parfois je me demande si je vais débourber (= Bad Trip) mais le soir je deviens tarée comme un chat cheval fol sans alcool ça doit être le double cocktail menthe lait café chantilly cannelle

ariane: j'ai déjà participé à cette question dans le poste précédent

edith: là ou qu'ce s'ra vraiment la paniK (=Bad Trip), c'est quand ton voisin ce s'ra ton filston et que ton voisine ce s'ra ta fistille. Parce que là aussi gros couillon, que l'odeur de merde elle s'ra la même, et là faudra quand même que tu te découillonise un peu puis que tu penses à te sneuffer toi même. Et tu l'feras d'abord du bout de la narine, alors ça te f'ra faire un tit peu la grimace mais et pour la contenance, toi, toi tu t'diras, hummm c'est sûrement la lessive. Ouaip mais dans ta cervelle quand même c'est pas la case lessive qui clignotera tout rouge, non non non ce s'ra toujours le tiroir merde. Alors tu te resneuff-sneuffera, un peu moins fier d'accord mais aussi moins couillon. Sauf que ça, ça tu t'en rendras pas compte de suite que t'es moins gros couillon parce que d'abord, mais j'tavais prévenu, dabord ça va te mettre en rage de te dire tiens, je  pue la merde. Ouaip ça te fouttra en rage terrible de penser q' toi aussi t'as quelques part des casseroles pleines de gros... K….K.

charles: ai un oeil fermé , l'autre ssaye de lire
 
j'ai trop bu todau, j'ai pris depuid nu bon moment mon somni
 
je dois filer sous la couette, moi lametable
 
dois me lber tot pour examen médical et pesée de bébé demain
 
n ecruvez plus rien , j'ai du retard en lectgure, fautr que je vous lise svp !!
 
je reviense demain clean  
 
pfffffffffffff le etete aqui tourne c'est ca l'enfer !!!!!!!!!!!!!
 
merde aux somniferezs ::: Bad Trip

antoine: je vais bien mal
 
suis à bout !
 
j'ai envie de rentrer à l'hopital et de me mettre dans un lit sans plus en sortir !!!! 
 
ma femme dort encore, je vais la sortir de son lit et lui dire de s'ocuper des petits , je suis trop mal, je me force, je fais tout et même je leur souris, mais je me sens partir , j'ai l'impression de mourir vraiment
 
jamais j'aurai voulu vivre ca !!!! jamais !
 
je ne suis plus moi , j'ai peur car je redeviendrai jamais moi  
 
vous écris tantot, faut que je relise encore tout bien !!!
 
j'ai froid , je tremble, je suis comme possédé par une force qui me bousille  
 
c'est l'enfer que je vis ! 
 
pire que ca on me traite de tous les noms et on me dit même SUICIDE TOI  <

lucille: pas besoin de regarder la télé ou de penser à la misère et au malheur des autres, j'ai plein d'armoires chez moi avec des miroirs et je n'ai qu'à tourner la tête pour voir la merde et l'horreur ! MOI ! un être soi disant humain qui n'aurait jamais du vivre la vie vu ce que j'ose en faire nom de dieu de merde !!!!!!!!!!
 
là tantôt je me suis une fois de plus dit que ca allait vraiment mal quand mon homme m'a raconté que je suis encore tombée hier soir, tombée de ma chaise après mon dernier message ici !
 
il a même dit que j'avais "inventé" que j'étais tombée à cause du trotteur de bébé qui pourtant était dans une autre pièce  
je ne me souviens pas de ca ! il m'a dit que je lui avais demandé de me conduire à la toilette car je devais faire pipi
 
je ne me souviens pas de ca  

edith: bzlbvzl vi la avbzlaibva vibzalbrlbazlval  re valrerblvaerb ave aeb vlerbav rlrer vrblrae  opo i oiqposip qospq osi ivp oisqv qu ui qpoiurtripvr v er vpeqr oviuerivr  lm k  kl gktktk kè kèm ku klè lkè ulèkmulèk ukè mèmalamla m lamlk kclvbbvla b va bjlzbkvjzv l vbv lfb vlafbvbfvklfbvv a vabkfbv a fvlafbvakfbval vg lgil lsi lsisls lsl pisp ilspi sj psj ljsplj silp jsi plsil sjipsj ilsjp sfji plfji pljispjilsjgpfi jsl l jfplg oisflj s a vzcrv cnabc azbevc abnzec vze nc zec vzenc bzac zvnzvncvzneeznvc anzebc z c zcnzebvc zvecnzebvc zeva cnze cbze ncvreczbe cnz  ui  i uioeiur uei ureo rueor uo euro tier teur tuero tuer tuero tier teur otier turo uero teuot ureoruo ao io i tuero teiru tieur tuireo truaie triaeu triuaeo tiera turoe tuireo tuiro tiura rtuea oturae tueaio tiua oraiu uair tora

ariane: Faudratait dans le plus souvan, fare confiance à le corps : Mon cervalle vraiman, na vaut rien. Ja me naperçois da plus en plus que pour moi, cé la corps qui napprend, cé dans mon chair que choses nimpriment. Tout-à-l'heure, ja fazais les XXXerCiCes avec Karpianon, et vrai, mes doigts ils se déplaçavaient dans la régulière. Java toujours la … la Tê-Teu dans mes pensitudes, ma java un zoeil sur les nnnotes de la lignée. Tout se passavait tra bien. Et puis a un moment, ja mis le deuzdième-dyeux dans ma leKturisation. Ja Kroyais que tout irallait anKore plus dans la facilitude ma, pas du tout. Alors tu vois, ça Kil s'est passitu, cé zétrange : Ja me splique La nnnote, elle est là, davan moi. Et naturalleman-dans-la-plus-grande-nuturalure, ja lis un FA puis, diracteman-dans-la-plus-grande-directature, ja bouge la main Komeu Kil faut. Tout est parfait.

 

charles: Parce qu'il n'y a pas de nature sauvage ni d'opposition qui tienne entre nature et culture, seulement la différance de l'une à l'autre, eh bien, un texte dans lequel le nom de l'autre serait absent ressemble toujours à une dissimulation, à un effacement, voire à une censure. Violente, ingénue - ou les deux à la fois. Même si le nom de l'autre n'apparaît pas, même s'il reste secret, il est là, il grouille et manœuvre, il hurle parfois, il se fait d'autant plus autoritaire. Il vaut mieux le savoir et le dire. Et puis les autres sont tellement plus intéressants. À qui s'intéresser autrement, dites-moi? Même en soi?

antoine: putain=pula quand je revois ce que j,ai vécu et écrit la veille j,ai l,impression d'avoir traversé rivières avec remous courants tourbillons  chutes fêlée  l'essaim faufile je ne reconnais rien pas grand chose à évoquer la guerre c,est peutêtre l'envie que tout celà soit au dehors et le calme du dehors le rien en dedans un truc de switch ;;;> par l'acte, yen a qui disent que ça fonctionne pas le déplacement du corps en revêtement have a cup of coffee l'épanchement >art martial it was a wonderful script art martial de la tête toi toujours à m'occuper art martial i would becoming weaker and weaker couchée éternelle en sucre en poudre jusque à nouveau l'écoeurement du mol ?alma , under threat , grabugeil doit bien exister un lieu est une personne , répandre,  etc je vais me balader au soleil j,ai envie fair caca si bernard heidsieck m'écrit j'ai envie fair caca

edith: je pense je sais pas, c'est peut-être trop la mise en avant de l'atelier, de comment ça se fabrique,e t ya plus ariane ni lucille, mais bon, mais c'est ce qui t'es "entre" à toi aussi, ces corps là écrivant, ces corps et ces énergies, moi je trouve que ça nous troue le cul ces trucs car on théorise on théorise et elle nous envoie pendant ce temps-là le caca dans la gueule tout le long. Le problème c'est qu'on a à fixer les choses nous autres les écrivaillons, on théorise, on a saisi un truc et hop! : on le fige vite. C'est aussi l'intérêt de la chose, mais ce qu'elle nous montre c'est que rien tient, rien peut tenir. Les ouvrages de théories, combien restent vraiment au bout du compte ? Rabelais c'est une théorie en sous main, Rimbaud avec, Ponge et ses Proêmes, mais c'est dedans, ça s'incruste. Les livres de théorie c'est une mode mais ça passe vite. Même Artaud n'est pas très bon dans la théorie, il explique des choses mais qui ne sont bonnes que pour un présent particulier, un effort à faire, une concentration à donner à tel moment, c'est pas l'actuel de ce qui nous préoccupe au fond. Ce qui nous préoccupe on le retrouve mieux dans ce qu'il a fait autour de Van gogh que dans ses écrits sur le théâtre, même s'il y a des passages sublimes dans le théâtre et son double, mais ces passages là parlaient plutôt de ce qui le préoccupait vraiment, c'était sa vraie cible : la poésie, la vie. après c'est des longs passages sur le théâtre balinais, mais c'est poussiéreux maintenant. Tandis que sa théorie s'infiltre dans Le dernier jugement de Dieu, elle est là en sourdine et elle éclate par moment, parce que c'est que par moment qu'elle peut venir éclater, c'est que des bribes dans le discours, après c'est le chant qui va avec. Le chant c'est ce que dit rimbaud aussi, une leçon sue au moment même. Ce qu'il dit c'est vraiment proche de l'improvisation, de la performance. C'est-à-dire que la perf est 90% de ratage pour arriver un jour à quelque chose qui remplit tout, qui dit tout en peu de temps. ça sert à rien d'épiloguer. on voudrait vivre, on n'y arrive qu'à demi. on est lamentable. moi ce soir je me trouve lamentable et vraiment j'ai plus envie de faire quoi que ce soit. C'est le A quoi bon qui revient sur la table. C'est parce que j'ai bien mangé, et parce que j'aime boire et que je veux regarder la télé et pas me faire chier à bosser comme un con. Mais bon, je sais par le passé que c'est souvent comme ça et qu'à un moment donné ça va repartir, en fait je crois que j'ai du mal avec la quotidienneté, ça me tue de rester le cul assis là à attendre qu'il se passe quelque chose. C'est ça le problème avec les écrivains comme nous, c'est qu'on peut pas que rester assis à écrire, on a besoin d'une confrontation autre, et c'est des coups dans la gueule, on a besoin d'avoir des bosses, c'est la bosse, c'est le nombre de bosse qui fait écrire et pas rester le cul assis là à écrire (après je concède qu'il faut un minimum de cul assis là sinon on s'en sort pas ! mais j'ai malgré tout de plus en plus de mal et j'aime bien faire des blogs pour ça, et toi sans doute cucu, cucu assis mais pas qu'assis face à lui, mais cucu assis face au bordel que vient foutre l'autre dans ta vie!)

lucille: Je préfère parler d'expérience, ce mot qui signifie à la fois traversée, voyage, épreuve, à la fois médiatisée (culture, lecture, interprétation, travail, généralités, règles et concepts) et singulièreje ne dis pas immédiate (« affect », langue, nom propre intraduisibles, etc.). Pour reprendre votre mot, ce que j'ai suggéré tout à l'heure se «tire» (sans jamais s'en tirer!) de cette expérience, plus précisément là où elle croise, où se croisent le travail et la singularité, l'universalité et cette préférence de la singularité à laquelle il ne peut être question de renoncer, à laquelle il serait même immoral de renoncer. Ce n'est pas une préférence que je préfère mais la préférence dans laquelle je me trouve inscrit et qui donne corps à la décision ou à la responsabilité singulière sans lesquelles il n'y aurait ni morale, ni droit, ni politique. Il se trouve que je suis née, comme nous disions, dans la préférence européenne, dans la préférence de la langue, de la nation, ou de la citoyenneté françaises, pour ne prendre que cet exemple, et puis dans la préférence de ce temps, de ceux que j'aime, de ma famille, de mes amis - de mes ennemis aussi, bien sûr, etc. Ces préférences peuvent à chaque instant, c'est l'expérience quotidienne, contredire et menacer les impératifs du respect universel de l'autre, mais leur neutralisation ou leur dénégation serait aussi contraire à tout mobile éthico-politique. Tout se «tire» pour moi de l'expérience (vive, quotidienne, naïve ou réfléchie, toujours jetée contre l'impossible), de cette « préférence » qu'il me faut à la fois affirmer et sacrifier. Il y a toujours pour moi, et je crois qu'il doit y avoir plus d'une langue, la mienne et l'autre (je simplifie beaucoup) et il me faut essayer d'écrire de telle sorte que la langue de l'autre ne souffre pas de la mienne, me souffre sans en souffrir, reçoive l'hospitalité de la mienne sans s'y perdre ou intégrer. Et réciproquement, mais la réciprocité n'est pas la symétrie - et d'abord parce que nous n'avons ici aucune mesure neutre, aucune commune mesure donnée par un tiers. Cela doit s'inventer à chaque instant, à chaque phrase, sans assurance, sans garde-fou absolu. Autant dire que la folie, une certaine «folie», doit guetter chaque pas, et au fond veiller sur la pensée, comme le fait aussi la raison.