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Titre du blog : BAD TRIP
Auteur : bad-trip
Date de création : 21-03-2006
 
posté le 21-03-2006 à 16:06:10

 

FORME PLATE

 

 

Voilà, nous avons décidé d'ouvrir les fenêtres et de penser en direct en ouvrant la fenêtre. pourquoi penser en direct, en prise direct comme ils disent ? parce que nous voulons prendre l'air, prendre l'air c'est marcher, c'est je marche et il faut une certaine prise d'air. Prenons l'air. Pensons. Ouvrons les fenêtres. Nous voulons vivre. Nous ne voulons pas de votre tristesse, la tristesse des peuples, la tristesse infusée des gourvernants et gouvernantes. la tristesse de c'est trop triste la vie merde, merde à la vie triste, nous voulons des respirants, des qui ont des respirations, des qui veulent que ça chante, des qui ont conscience que tout est trafic, que tout est dans les choses bidouillés, que nous avons inventé la bidouille pour être et que nous ne voulons pas de nous avons les moyens de vous faire exister. Nous avons les moyens de vous faire parler/exister, alors que nous avons décidé de dire que nous sommes conscients des écritures, que nous sommes conscients que les gens marchent avec des cloisons trop étanche et qu'il faudra cogner sur les cloisons. Les cloisons étanches c'est la vie, c'est les écrans, et lorsqu'on regarde les écrans on sent bien ce qui nous rejoint, ce qui fait qu'on a rejoint quelque chose par le trafic intime. Intimité = moteur de recherche. Intimité = je suis dans un compact disc et j'ai créé une machine qui s'appelle la parole. Intimité = gros bruit de bête dans le moteur à viande. gros bruit de ma grosse bête en internet. Je crois en internet et aux écrans et aux téléphones portables car ce sont eux qui me rapprochent le plus de mes tics et des mes postures et des mes trucs, parce que je suis un trucqué, et ça on ne le dit pas assez ! on parle de la bible, mais la chair de parole est avant tout une chair inventée, bidouillée pour mettre au trou la chose verte.  

 

voilà

 

je voudrais dire mon amour des gens et que les gens devraient  plus souvent prendre des décisions. Il faut prendre la décision d'en finir. car nous sommes des cochons qui fabriquent des cabanes, nous croyons lire, et lisant en cochons que nous sommes, car nous sommes des cochons avec nos pantoufles et un bon feu et des choses accrochées, mais en fait nous ne savons pas que nos huttes ne sont pas là, nos huttes ont disparus, et nous n'avons ni vêtement, ni rien, nous sommes nus, et nous lisons mal, et nous sommes sur la terre tout nus, et nous sommes des cochons, et nous allons crever.

 

Mon amour des gens se borne à ça : leur dire qu'il devrait prendre la décision d'en finir avant qu'il ne soit trop tard. J'ai fait la poésie pour les nuls pour les gens, et pour moi, pour nous tous, parce que nous devons prendre la décision d'en finir. Moi j'ai pris la décision de mourrir. ça ne change rien. mais c'est là toute la différence entre vous et moi. c'est que vous ne prendrez pas la décision de crever et donc non plus de vivre. Pour vivre il faut prendre des décisions. Et marcher et prendre l'air. Il y a une personne qui est en ce moment à l'hôpital et je vais lui dire deux mots. Car je voudrais qu'elle se soigne elle même. Le soin intensif c'est l'écrit. Il ne faut pas confier sa maladie à des inconnus. Voilà ce que je voudrais lui dire.

 

Je lui dis.

 

Chère Edith, je t'écris dans le train. j'ai envoyé plein d'email du téléphone mais là j'ai plus de batterie alors faut bien passer à l'écrit. L'écrit c'est la main et moi je crois de plus en plus en quelqu'un caché derrière la cloison. Quelqu'un qui a une voix et la voix est la cloison de l'homme. c'est-à-dire de quelqu'un. c'est-à-dire je crois de moins en moins que ça s'apparente à la chair et de plus en plus que avant d'avoir eu le dictaphone j'ai eu déjà la voix dans un comptact disq. c'est-à-dire que lorsque je tape comme un sourd dans la cloison où que je fais "oh hé oh ah oh oh" ou que je fais "oui ouioui ouioui c'est moi!" c'est parce que j'ai vraiment l'impression que ma voix est manipulée à distance c'est-à-dire avec une télécommande et à distance je règle le son et à distance je fais mumuse avec le son. C'est une vérité.

 

On habite des machines depuis tout petit et tout petit déjà on a foutu au trou toutes les choses qui nous ont repoussées, toutes les choses qui n'ont pas voulu de nous, toutes les choses qui font qu'on est seul et qu'il faut farie un feu et chanter prêt du feu pour ne pas se faire dévorer par els animaux. Et même la terre on a cru qu'elle voulait nous dévorer. Et donc on s'est dit qu'il fallait des microphones partout même dans la conscience. il a fallu microphoner la conscience. Je regrette pour ma part d'avoir dit à Do(c)ks "J'emmerde la nature". En même temps, je suis pareil que tous les humains alors je vois pas puorquoi je ne pourrais pas de temps en temps délirer, non ? quand tu parles de musiques tu parles de ça aussi, non ? Avec Mercure? D'un instrument tu parles, et ça craque tout le temps un instrument. Tu m'as entendu l'autre fois comme je respirais mal, tu as bien entendu comment ça sifflait dedans. Je ne suis pas le seul des qu'on dit "sonores" à faire des sifflements. C'est parce qu'on est attaqués par là car c'est par là qu'on dénonce la truquerie de la vie. toi tu connais bien les trucs et les tics et les postures. tu connais le truc fille et le truc gars et qu'on a inventé le sexe pour taire l'amour. on s'est tu dans le sexe et on croit que l'amour c'est d'avoir des sexes pour les gars et les filles. moi je voudrais leur dire aux gars et aux filles que si j'étais eux je serai bien emmerdé, car vous êtres des inventions, des trucs à portée de main, des trucs qui masquent votre absence alors que tout gars ou tout fille est planté, tout gars ou tout fille est dans son absence assigné.

 

Et c'est pour ça que je dis que nous devrions faire l'amour à des inconnus. et l'homosexualité et l'hétéro tout ça n'a rien à voir avec la caresse. c'est qu'on a envie de se noyer, que j'ai envie de me noyer et que l'autre aussi se noit. Moi je vis dans la télé, je vis dans internet, je vis dans tout ça, et encore plein de gros oublis mais qui sont aussi des vérités. la vie n'existe pas. on ne nous a pas laissé le choix d'être vivant. L'être humain est un concepteur obsessionnel doublé de trucs et de tics. Et le problème c'est qu'on a décidé de faire un trou. Au moment ou tu t'ouvrais les veines, j'écrivais "Je prends personnellement la décision de mourir". Il y a trois jours aussi, tu me disais t'être aussi pendue dans ta tête. Chacun devrait se pendre un peu dans sa tête. ça coûte rien. Il y a plein de grandes nuits tout autour de nous et nous on se comporte comme si on ne devait pas jouer sur le terrain de l'angoisse, jouer avec comme avec la pâte à modeler. C'est à nous d'occuper le terrain de sport de l'angoisse et c'est pour ça que que nous devons comprendre nos chers petits qui passent leur vie à vider, à se vider de tout, nos chers disparus qui sont tout autour de nous et qui déjà sont nos chers disparus car ils ont tellement la frousse de la mort qu'ils en oublient de vivre. la charge que tu as prise tu en as eu conscience, conscience que s'en était fini du crincrin, petit crincrin et qu'il te fallait fabriquer ta musique. Ta nouvelle musique. Ton crincrin personnel.

 

Je reprends la lettre ici. Hier j'ai écrit des choses sur l'air. J'avais le projet de prendre l'air. Est-ce que tu voudrais prendre l'air avec moi ? cela devrait suffir à se faire inviter! quelles sont vos propositions ? prendre l'air. Faire des trous. pratiquer des espaces. bidouiller la parole. que faire d'autre? Hier, en sortant du métro, j'étais penché sur le dictaphone et une de mes voix disait : "ça marche plutôt bien! ça marche bien". Elle s'en persuadait tandis qu'une autre de temps à autre répondait : "ben, pourquoi ça marche pas alors?". C'est ocmme ça, nous sommes dans l'hésitation permanente. C'est comme si on produisait du morse. Le morse est une production non personnelle. C'est un ensemble, c'est la production de bande, ou plutôt du produit de contrebande. Il faut qu'on la fasse cette contrebande, pour nous faire prendre l'air. On a besoin de corps, il faut investir, plus que jamais notre présence sera une subversion!

 

Je pense à toi Edith, j'espère que nos échanges te permettront de puiser la force. Les questions que tu te poses sont les bonnes questions. Ne cherche pas à connaître ton mal par retour, par la bande ! mais la mauvaise bande des médecins. c'est toi qui le connait, c'est nous ! on ne devrit jamais confier nos maladies aux docteurs, surtout du genre des nôtres, qui sont des maladies d'inquiétudes, la maladie de l'absolu, de vouloir tout et rien pouvoir posséder. ta maladie se soigne dans l'écriture. si tu veux prendre soin, écrit! ne fais confiance qu'à ça et tu iras loin dans la maladie. Je ne vois pas pourquoi tu attends une réponse des gens qui ont été formatés à des réponses et des questionnements standards alors que la réponse et le questionnement tu l'as et je l'ai, et nous l'avons. On fait toujours cherchers la source du mal, le négatif, alors que nous on travaille avec le bordel du monde et son écroulement, alors que nous on travaille avec le fait que nous sommes des ratatinés de première main. Alors que nous on travaille en conscience et que sait bien que l'auteur de nous a décidé de mettre ses talons et que nous on est au fond. L'auteur a mis ses talonnettes. Et soi est ratatiné dans ses talons, dans ses talonnettes. Quand ils te demandent "parlez moi de votre mère", tu n'as qu'à pouffer de rire. Ma mère est morte t'as qu'à dire ! comme dans les 400 coups ! Le père ? un viol ? une balle de tennis ? (comment vous dites ? pénis?) Charabia. Lis plutôt ceux qui la contredisent, ceux qui comme à txt chantaient en charabia! Même si ces chanteurs parfois parlent trop de la chair et oublient le destin machinique d'une parole, la parole est une chair truquée, la première invention. C'est pour ça qu'on aime parler dans les téléphones portable et qu'on aime les sms et les écrans, c'est parce qu'ils nous rappellent qu'on a toujours été ainsi fait, de la volonté de surpasser le naturel. Parce que la nature n'a pas voulu de nous. Nous sommes la négation même. Pas d'espérance dans la race. Mais cela n'est pas triste, puisque ce n'est pas notre faute personnelle, c'est un truc. C'est une question de trucage, et qu'on nous a truqué. Ne t'en fais pas donc, poursuis! attaque! verbalise à l'infini (c'est l'ancien flic qui dit ça !) ta voix st belle, et ta musique! elle casse tout! c'est pour ça que je t'aime bôcou.